Étude d’impact sur l’environnement (EIE) en Tunisie : formalité imposée, outil sous-estimé

 

En Tunisie, rares sont les porteurs de projets qui planifient leur Etude d’Impact sur l’Environnement (EIE) avec enthousiasme.

Dans les faits, l’EIE est souvent perçue comme une formalité administrative, une étape à “régler” pour faire avancer le dossier.

Un document à produire, souvent en urgence, parce qu’il bloque une autorisation ou un financement.

Ce constat, je le fais depuis des années sur le terrain. Et je le comprends.
En effet, le mindset environnemental n’est pas encore ancré dans notre culture entrepreneuriale. L’urgence économique, la pression administrative, et le manque d’information transforment l’EIE en un obstacle plus qu’un outil.

Et pourtant...

À quoi sert une EIE (et pourquoi elle est imposée) ?

L’EIE – Étude d’Impact sur l’Environnement – est un document réglementaire qui analyse de manière approfondie les effets d’un projet sur son environnement naturel et humain : pollution, déchets, consommation d’eau, bruit, risques industriels, atteinte à la biodiversité, etc.

Définition de l’EIE
L’EIE est une étude qui permet d’apprécier, d’évaluer et de mesurer les effets directs et indirects, à court, moyen et long terme, de la réalisation d’un projet ou d’une unité sur l’environnement. Elle doit être présentée à l’ANPE (Agence Nationale de Protection de l’Environnement) pour avis avant l’obtention de toute autorisation administrative relative à la mise en œuvre du projet.

Accéder au site Officiel de l'ANPE

 

En Tunisie, cette obligation est encadrée par la loi n°88-91 du 2 août 1988 et le décret n°2005-1991 du 11 juillet 2005.

L’EIE conditionne :

  • L’obtention d’un avis environnemental favorable délivré par l’ANPE,

  • La délivrance d’un permis de construire ou d’exploiter,

  • Et, dans de nombreux cas, l’accès au financement auprès des banques ou bailleurs de fonds.

 

Qui doit faire une EIE en Tunisie ?

Avant de lancer un projet (usine, exploitation agricole, commerce…), posez-vous la question: 

“ Mon activité génère-t-elle des impacts sur l’environnement ? 

et surtout la question:

“ Suis-je concerné par une EIE ? 

 

La réglementation tunisienne (décret n°2005-1991) classe les projets en deux catégories :

🔴 Liste A : Projets à fort impact environnemental

Ex. : Industries lourdes, ports, carrières, grandes unités touristiques.
➡️ EIE complète obligatoire (annexe 1 du décret)

🟠 Liste B : Projets à impact modéré

Ex. : Bâtiments collectifs, stations de lavage, petits ateliers, certaines unités agricoles.
➡️ Note d’impact simplifiée ou cahier des charges environnemental (annexe 2 du décret)

 

L’EIE, concrètement, ça ressemble à quoi ?

Une EIE n’est pas un rapport vague !

C’est un document structuré, avec des exigences précises. Elle doit contenir :

  • Une présentation claire du projet, de son implantation, de ses activités,
  • Une analyse environnementale du site : eau, sol, biodiversité, populations avoisinantes…
  • Une évaluation des impacts potentiels (positifs ou négatifs),
  • Des mesures d’atténuation ou de compensation (traitement, isolement, recyclage...),
  • Un plan de gestion et de suivi environnemental post-installation.

⏱️ Délai moyen : entre 2 et 6 semaines, selon la taille et la complexité du projet.

Et attention : elle doit être rédigée par un bureau d’études agréé par l’ANPE.
 

Pourquoi ça coince souvent ?

Sur le papier, l’EIE est claire. Mais sur le terrain, elle est souvent mal vécue par les porteurs de projets.

Pourquoi ?

  • Parce qu’elle est souvent perçue comme une contrainte complexe, rarement expliquée de façon claire
  • Parce qu’il est parfois difficile de trouver un bureau d’étude compétent et de confiance, capable de monter un dossier solide et conforme aux exigences de l’ANPE
  • Parce que son coût est mal anticipé, en particulier par les PME en phase de lancement

Résultat : beaucoup commandent leur EIE en dernière minute, dans la panique ou sous pression, avec tous les risques que cela comporte : rejet, retards, modification du projet, voire blocage total.

 

Comment éviter les mauvaises surprises ?

Anticiper. S’entourer. Comprendre les attentes.

Chez GOZONE, nous avons identifié ces blocages, et c’est pourquoi nous avons tissé des partenariats avec des bureaux d’études tunisiens sérieux, rapides et agréés.

✅ Ils savent parler le langage de l’administration
✅ Ils savent adapter l’analyse à la réalité du terrain
✅ Ils livrent une EIE claire, exploitable, et surtout acceptée

 

Et ensuite ?

Aujourd’hui, soyons honnêtes, l’EIE est encore vécue comme une formalité administrative.
Mais demain, elle deviendra – et devra devenir – un levier stratégique.

Pourquoi ? Parce qu’une bonne EIE permet de :

  • Réduire vos consommations (eau, énergie, matières premières),
  • Rassurer vos partenaires et séduire des bailleurs internationaux exigeants,
  • Anticiper les conflits d’acceptabilité avec les communautés locales,
  • Bâtir un projet plus résilient, plus durable, plus crédible.

Et c’est justement ce que nous explorerons dans les prochains articles sur GOZONE :

Des cas concrets, des retours d’expérience, et des clés pour transformer une contrainte en avantage concurrentiel.

 

En conclusion : Ne subissez plus l’EIE

Non, l’étude d’impact ne fait pas rêver.
Mais oui, elle peut vous éviter de gros problèmes. Et mieux : elle peut faire gagner du temps, de l’argent et de la crédibilité.

“Mieux vaut anticiper que réparer. Mieux vaut comprendre que subir.”

C’est vrai pour l’environnement. C’est aussi vrai pour votre projet !